Si vous ouvrez bien les yeux, vous les verrez dissimuler un peu partout dans l’espace public. Mairies, complexes sportifs, écoles, supermarchés, depuis le décret de 2007 les DAE (défibrillateurs automatisés externes) font partie de notre quotidien. En 2018, la loi du 28 juin relative au défibrillateur cardiaque est venue élargir l’installation des défibrillateurs au sein des établissements recevant du public.

  1. A quoi sert un défibrillateur ?

Chaque année en France, 50 000 personnes décèdent d’un arrêt cardiaque. 7 fois sur 10 un témoin est présent. Si ces témoins ne font rien, le risque de décès est de l’ordre de 95%. Si ces témoins entreprennent un massage cardiaque et installent un défibrillateur, la victime aura davantage de chances de s’en sortir. D’après l’ERC « Une défibrillation appliquée dans les premières minutes suivant l’effondrement du patient permet d’atteindre des taux de survie de plus de 50 % ».

Qu’il soit entièrement automatisés (DAE) ou semi-automatiques (DSA), le rôle premier d’un défibrillateur est d’envoyer un ou plusieurs chocs électriques dès qu’une fibrillation est détectée. Derrière ce terme médical se cache en réalité un trouble du rythme cardiaque. Les oreillettes et les ventricules du cœur ne se contractent plus correctement – bien souvent trop vite – et ne permettent pas au cœur d’assurer sa fonction correctement ; à savoir la circulation du sang dans les organes. Le défibrillateur va alors remettre de l’ordre dans cette anarchie cardiaque. Lorsqu’il détecte une fibrillation, il va envoyer un choc électrique afin de resynchroniser les contractions du cœur. Selon l’état de la victime, il peut choquer une ou plusieurs fois. Si le défibrillateur ne choque pas du tout c’est qu’il n’a tout simplement pas détecté de fibrillation.

  1. A quoi sert un défibrillateur ?

La loi de 2018 vise à instaurer l’installation de défibrillateurs au sein des Établissements recevant du public (ERP). Tout établissement recevant du public est classé en 5 catégories. Cette classification est établie en fonction de la capacité d’accueil laquelle correspond au nombre de personnes autorisées au même moment dans l’établissement par le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS). Pour connaître à quel type d’ERP vous appartenez, il vous faut consulter le registre de sécurité incendie.

La mise en application de cette loi s’est faite en trois phases : 

  • A partir du 1er janvier 2020, les ERP des catégories 1, 2 et 3 devaient s’équiper. 
  • A partir du 1er janvier 2021, les ERP de catégorie 4 devaient s’équiper. 
  • A partir du 1er janvier 2022, certains ERP de catégorie 5 devaient s’équiper :
    • Les structures d’accueil pour personnes âgées ;
    • Les structures d’accueil pour personnes handicapées ;
    • Les établissements de soins ;
    • Les gares ;
    • Les hôtels-restaurants d’altitude ;
    • Les refuges de montagne ;
    • Les établissements sportifs clos et couverts ainsi que les salles polyvalentes sportives.

Il est également important de signaler que chaque défibrillateur installé dans un établissement recevant du public doit être déclaré sur la plateforme GéoDAE. Ce registre national permet de répertorier tous les défibrillateurs accessibles au public en France. En cas d’urgence, cela facilite la localisation rapide d’un DAE à proximité grâce à des applications mobiles ou des services de secours. Cette démarche de déclaration est obligatoire et permet de maximiser l’efficacité des interventions en cas d’arrêt cardiaque.

  1. Où le défibrillateur doit-être installé ?

Équiper son établissement d’un défibrillateur est une première étape. Mais pour être sûr qu’il soit utilisé rapidement le cas échéant, il convient de l’installer dans un endroit précis, bien signalé et facilement accessible à l’ensemble des salariés, c’est-à-dire dans un endroit en libre service et dans des conditions thermiques comprises entre +5°C à +70°C. Il est préconisé que son accessibilité permette une intervention sur la victime en moins de trois minutes. 

Rappelez-vous que lorsqu’une personne est en arrêt cardiaque, plus vite le défibrillateur va être mis en place, plus ses chances de survie augmentent. Évidemment on n’oublie pas de débuter un massage cardiaque et de bien prévenir les secours.

Pour que le défibrillateur soit fonctionnel le jour où vous en avez besoin, il est soumis à une obligation de maintenance. C’est à l’exploitant de l’appareil qu’il incombe cette mission.

  1. Se former pour sauver des vies

Ce n’est pas une obligation légale, pourtant, sensibiliser et former vos équipes aux gestes de premiers secours et à l’utilisation du défibrillateur est primordial. Pour cela, l’ANPS (Association nationale des premiers secours) organise des formations tout au long de l’année sur le territoire avec des formateurs professionnels.

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