L’infarctus au féminin, un coeur à part
Chaque jour en France, selon Santé Publique France, 200 femmes meurent à la suite d’une maladie cardio-vasculaire. L’accident vasculaire cérébral et l’infarctus du myocarde sont les premières causes de mortalité des femmes dans l’hexagone, bien loin devant le cancer du sein. Mieux connaître ces maladies et en déceler les symptômes permettraient de prévenir et d’améliorer la qualité de prise en charge des patientes.
Qu’est-ce qu’un infarctus du myocarde ?
On parle d’un infarctus du myocarde ou d’une « crise cardiaque » lorsqu’il y a une obstruction totale d’une artère coronaire. Dans ce cas présent, le sang ne peut plus apporter l’oxygène nécessaire au fonctionnement du cœur. Cela se manifeste souvent par de violentes douleurs dans la poitrine qui peuvent irradier vers la mâchoire et dans le bras gauche. Ces douleurs peuvent être accompagnées de sueurs et de nausées.
Les spécificités féminines
En raison d’artères plus petites, une femme sur deux n’a pas les mêmes symptômes classiques de l’infarctus cités dans les référentiels de secourisme : “La douleur peut être « en étau » ou « en coup de poignard », comme une déchirure, un poids sur le thorax ou une brûlure ou augmenter avec les mouvements ventilatoires. Il appartient de préciser le siège de la douleur et son irradiation : douleur au centre de la poitrine ou latéralement ou dans le dos. Cette douleur peut s’étendre au cou, à la mâchoire, aux épaules, voire aux bras ou au creux de l’estomac.”
Source : Sécurité Civile
Selon Claire Mounier-Vehier, cardiologue et cheffe d’unité de médecine vasculaire et hypertension artérielle au CHU de Lille et cofondatrice du fonds de dotation Agir pour le Cœur des femmes, “les femmes ont plus souvent des signes digestifs, une fatigabilité à l’effort, ou ont très mal entre les omoplates. En cas de crise, elles ne pensent pas au cœur et tardent à appeler le SAMU. Elles sont de fait, prises en charge 3h après le début des symptômes. C’est donc souvent trop tard pour revasculariser l’artère coupable dans les temps et éviter des séquelles irréversibles au niveau du muscle cardiaque.”
Mieux identifier les symptômes
Mieux identifier ces symptômes spécifiques est donc au cœur de l’action des secouristes. Surtout que les spécificités féminines ne s’arrêtent pas là. Lors de la rééducation à la suite d’un infarctus du myocarde, la cardiologue observe une moins bonne rigueur de la part des femmes. “Elles ont d’abord le cœur sur la main. Elles ne s’occupent d’elles qu’en deuxième intention et mettent leur santé de côté. Leur survie un an après l’accident cardiaque est moins bonne car elles sont deux fois plus nombreuses à zapper la rééducation, faute de temps entre leur vie de famille et leur vie professionnelle”, souligne la co-fondatrice d’Agir pour le cœur des femmes.
L’ANPS au chevet du cœur des femmes
Engagée en faveur du cœur des femmes, l’ANPS a intégré les spécificités féminines de l’infarctus du myocarde dans ses formations premiers secours.
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