Arrêt cardiaque : mieux identifier les signes pour agir vite
Chaque année en France, 50 000 personnes meurent prématurément des suites d’un arrêt cardiaque, soit environ un arrêt cardiaque toutes les 10 minutes. Selon l’Inserm, après 45 ans, ce sont le plus souvent les maladies coronaires qui vont provoquer un infarctus du myocarde, lequel, dans certains cas, entraîne l’arrêt cardiaque.
La rapidité de la prise en charge est cruciale pour la survie de la victime. Encore faut-il avoir bien identifié les signes d’un arrêt cardiaque pour réaliser les bons gestes de premiers secours.
L’absence de conscience
Une personne est en arrêt cardiaque lorsque déjà, elle est inconsciente. Dans ce cas précis, elle ne répond pas à vos questions ni à aucune autre stimulation, même après que vous vous êtes assuré qu’elle ne dormait pas.
L’absence de respiration, un point crucial
Immédiatement après avoir constaté l’inconscience, il convient de vérifier si elle respire ou non car c’est cela qui va déterminer la suite des gestes de secours à réaliser. Pour la respiration, basculez sa tête en arrière doucement afin de surélever le menton et ainsi libérer les voies aériennes. Prenez plusieurs secondes pour observer les mouvements ou non de l’abdomen. Si la victime ne respire pas, elle est en arrêt cardiaque.
La présence de GASPS, attention danger
Les GASPS sont des faux amis de la respiration et ils induisent en erreur les témoins d’un arrêt cardiaque. Lorsque l’on parle de GASPS on parle de ces mouvements respiratoires agoniques (“agonal breathing” et “gasper” en anglais) qui sont anormaux, inefficaces, lents, bruyants et désordonnés. En d’autres termes, les GASPS traduisent une souffrance cérébrale due au manque d’oxygène et ne correspondent en aucun cas à une respiration dite “normale”.
Dans plus de 40% des cas, des GASPS sont présents dans les premières minutes de l’arrêt cardiaque1. Il est donc crucial pour le premier témoin de s’assurer de la qualité de la respiration de la victime et éviter de mal interpréter une respiration agonale qui s’avère alors inefficace. Lors de l’appel aux secours, le témoin est aiguillé par l’opérateur qui l’aidera à vérifier la présence d’une respiration.
L’autre piège à éviter est la survenue d’une activité pseudo-épileptique. L’arrêt cardiaque provoque une chute du débit sanguin cérébral à l’origine de mouvements convulsifs pouvant être confondus avec une crise d’épilepsie classique. Dans sa thèse, Noëmie Laline rappelle qu’il est “nécessaire de rechercher systématiquement les signes d’arrêt cardiaque après toute suspicion de crise d’épilepsie.”
En cas de doutes sur la présence ou non d’une respiration efficace, il est recommandé d’entamer les manœuvres de réanimation, à savoir les compressions abdominales, le fameux massage cardiaque. Le risque de lésion est infime et vous ne risquez pas de passer à côté d’un arrêt cardiaque.
- Thèse de Noëmie Laline intitulée “Reconnaissance des arrêts cardio-respiratoires par les opérateurs du centre de traitement des alertes du Service Départemental d’Incendie et de Secours 64-Pyrénées Atlantiques”. 2016 ↩︎
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